Du corps sans Moi au Moi corporel

Suzanne Maïello, psychanalyste, revient sur l'indispensable contenance psychique de l’attention de l’autre nécessaire pour qu'advienne le Moi corporel.

C’est avec profonde émotion que j’ai participé à la journée d’étude du 30 juin 2018 à Paris, à l’occasion de la publication du livre de Geneviève Haag Le moi corporel – autisme et développement, oeuvre qui recueille toute la richesse de sa pensée. Geneviève Haag a exploré les origines de la vie psychique, le sens psycho-physique primordial du bébé d’exister en tant que corps-dans-l’espace, corps qui devient moi corporel dans la mesure où il est accueilli et enveloppé par la capacité de contenance psychique de l’attention de l’autre. La compréhension des niveaux originaires du développement psycho-physique a permis à Geneviève Haag de montrer que ce sont ces expériences précoces fondamentales qui manquent dans l’autisme profond, mais aussi – et sur ce point il y a eu convergeance de l’expérience clinique de tous les participants à la journée - que les enfants autistes, accompagnés avec sensibilité à ces niveaux primordiaux de l’expérience, peuvent trouver ou retrouver ce moi corporel psycho-physique indispensable pour sortir de l’isolement et rencontrer le monde.

Suzanne Maïello