Le monde interne du point de vue neurosciences

1ère partie du Congrès Autisme(s) et psychanalyse(s) III : construction et partage du monde interne

L’autisme infantile et les fonctionnements pathologiques qui s’y rattachent, nous confrontent à trois grandes questions : la question du pourquoi, la question du comment et celle enfin du vécu des sujets concernés.

La question étiologique demeure aujourd’hui encore sans réponse univoque et la psychanalyse n’a ni l’ambition ni la prétention de vouloir la résoudre en tant que telle.

La question des mécanismes qui président à la mise en place d’un fonctionnement autistique est extrêmement complexe, et la psychanalyse contribue

efficacement à cette réflexion en montrant comment les mécanismes de défense mis en place à l’encontre des angoisses archaïques peuvent venir entraver le développement cognitif et affectif des enfants autistes. Ce troisième congrès a choisi de se centrer sur la troisième question, à savoir celle du vécu des patients autistes, soit de leur monde interne.

Dès 2007, l’avis n°102 du Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) – alors présidé par Jean-Claude AMEISEN – soulignait que l’approfondissement de l’étude du monde interne des personnes autistes était désormais une priorité scientifique du fait des enjeux thérapeutiques qui en dépendent.

Pouvoir comprendre et partager quelque chose de la vision cognitive, émotionnelle, fantasmatique ou artistique qu’un patient autiste se fait du monde qui l’environne, qu’il s’agisse d’un bébé, d’un enfant, d’un adolescent ou d’un adulte, est en soi une aide apportée au processus d’accès à l’intersubjectivité si ce partage est vécu comme non dangereux et comme non menaçant.

C’est de ce pari d’un possible partage que ce 3e congrès de la CIPPA a voulu témoigner en se proposant d’articuler des paroles de parents et des propos de professionnels ainsi que des témoignages de personnes autistes.