Témoignages au temps du confinement

Introduction par Bernard Golse

En tant que président de la CIPPA, je veux dire mon admiration devant le sens de l’engagement qui est celui  des professionnels  des équipes soignantes dans les secteurs du sanitaire et du médico- social ainsi que celui des professionnels en libéral.
Assurer la continuité d’un certain holding est nécessaire compte tenu de la fragilité des personnes, enfants et adultes dont nous avons la responsabilité  de la prise en charge.
Nous observons, au travers de tous les témoignages des membres de la CIPPA , combien est importante la continuité du soin et de l’attention portés aux enfants et aux adultes autistes ainsi qu’à leurs familles.

Nous savons quels trésors d’inventivité et de créativité déploient les familles confinées à domicile.
Nous ouvrons sur ce site  un espace destiné à accueillir les témoignages des personnes autistes, des parents et des professionnels

Pour lire l'article de Bernard Golse, cliquez sur le titre
Pour une métapsychologie du lien et de la rencontre

Offre d’écoute
En cette période de confinement, si vous éprouvez le besoin d’échanger avec un professionnel de la CIPPA, vous pouvez faire appel à nous : contact@cippautisme.org
 

Une de nos collègues vous mettra en relation avec l’un de nous, à titre gracieux, bien entendu, et dans la mesure de nos moyens. Dans votre message, précisez en une phrase votre demandeafin que nous puissions vous orienter au mieux selon qu’il s’agit d’un bébé, d’un enfant, d’un adolescent, d’un adulte autiste, ou d’une écoute pour professionnel. La confidentialité est assurée selon l’éthique qui régit toute consultation.

Nous diffusons cette annonce d’une plateforme téléphonique gratuite qui peut être utile  pour tous mais en particulier pour les personnes qui n’ont pas d’ordinateur et d’accès aux ressources d’internet.

Josef Schovanec,
philosophe avec autisme 

« Un conseil pour passer le temps de confinement : le mieux c’est de faire comme les autistes, d’avoir un centre d’intérêt. Par exemple, si vous vous intéressez à la cladistique des coccolithophoriés, ça vous empêche de sortir ! » VOIR

Témoignage de Malika et Christophe Fournet
parents de Samy, adolescent de 16 ans.

Déroulé de journée de confinement

Samy se réveille le matin à 8h30, va préparer son petit déjeuner comme d'habitude tout seul dans la cuisine et déjeune avec son papa et son frère .Il fait sa toilette dans la salle de bain et s'habille tout seul en autonomie sur le choix de ses vêtements aussi (on peut par moments intervenir quand il met des vêtements de son frère ...LIRE LA SUITE

Témoignage d’Émilie Charles,  psychologue clinicienne
Pôle de pédopsychiatrie E.P.S. Ville Evrard 

La situation de confinement dans laquelle nous nous trouvons est une épreuve commune au sein de laquelle le partage groupal est une force.  Le premier temps auquel nous fûmes confrontés en tant que soignants fut celui de l’urgence. Sans représentation de la manière dont chacun, nos patients, leurs familles mais aussi nous-mêmes, pouvions vivre ce moment de sidération où tous nos repères risquaient de s’effondrer, comment pouvions-nous leur offrir un espace contenant ? Comment maintenir un espace créatif et thérapeutique alors que nos  propres repères psychiques et identitaires étaient mis à mal par un réel déroutant ?... LIRE LA SUITE

Journal de confinement : Woodywoodpecker, un rire Légendaire...
par Hélène Suarez-Labat

John est âgé de 16 ans, diagnostiqué Ted, je le suis en psychothérapie depuis l’âge de 3 ans, le langage est arrivé à l’âge de 7 ans. Il a bénéficié au long cours d’un dispositif thérapeutique conséquent, pluridisciplinaire et solidaire dans la continuité...LIRE LA SUITE

Fabienne Pinilo, psychologue psychanalyste
Foyer d’accueil médicalisé pour adultes - Marly le Roi

En ces temps de confinement, l’équipe pluridisciplinaire attache une grande importance aux activités internes qui se renforcent, et permettent de trouver du sens à nos actions, et à nos accompagnements. Les activités ont dû être réduites, et on s’est recentré sur des tâches fonctionnelles, qui auparavant ponctuelles, se retrouvent aujourd’hui sur le planning. D’ailleurs, ce ne sont plus des tâches, ce sont des missions. Nous réinventons une psychothérapie institutionnelle en repérant les tâches qui peuvent être distribuées à certains résidents. Elles créent du lien avec l’ensemble du personnel, instaure de vrais partages, et la restriction espace-temps partagée est moins contraignante...LIRE LA SUITE

Confinement et télétravail ! Action – Réaction
Témoignage de l’équipe de l’Hôpital de jour Petits de Compoint par Emmanuelle Catroux, éducatrice de jeunes enfants

Depuis trois semaines notre inventivité, nos capacités d’adaptation et notre sens pratique sont mis à rude épreuve, mais nous tenons le cap, tel un navire, celui de « l’Hôpital de jour Petits de Compoint ». Et même si nous naviguons avec les moyens du bord et peu de visibilité, ça avance et ça prend forme, pour nous et les familles que nous accompagnons.
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Le confinement et la Colline 
par le  Dr Pascale Ambroise, médecin responsable HDJ « la Colline », pour enfants de 3 à 12 ans.

Comment continuer à prendre soin des enfants pris en charge à l’hôpital de jour la Colline en période de confinement alors qu’ils sont à la maison?

Plusieurs objectifs :

  • Maintenir le lien pour que la Colline et les soignants ne soient pas considérés comme « disparus ».

  • Maintenir la temporalité mise en place par la rythmicité des ateliers et des prises en charge du projet individualisé de l’enfant.
  • Soutenir les parents.

Proposition de soins mis en place pendant le confinement :

En tant que médecin responsable de la Colline, j’appelle les parents au minimum une fois par semaine, pour les écouter et rassurer par rapport à la situation de confinement,
au COVID19 et comment aider leur enfant. J’ai aussi un entretien en visio ou par téléphone avec l’enfant qui se montre rassuré de « me voir en vrai ».

  • Envoi d’un KIT-PLANNING chaque semaine POUR CHAQUE ENFANT, soit par mail soit à domicile pour les familles n’ayant pas internet. Chaque kit reprend dans ses propositions, les thèmes des ATELIERS THERAPEUTIQUES du projet individualisé thérapeutique de l’enfant. Les KITS sont personnalisés et tiennent compte du niveau de communication et de compréhension de l’enfant, avec des pictogrammes pour les enfants les plus petits ou non verbaux, et avec un emploi du temps écrit pour les enfants lecteurs.
  • Le référent de l’enfant appelle la famille une fois par semaine à propos du KIT et des modifications à apporter pour être au plus près des besoins de l’enfant et de sa famille.
  • Prêt de jeux, de jouets ou de livres avec mises en place d’une biblio-ludothèque.
  • L’enseignante de l’hôpital de jour envoie des devoirs aux élèves et peut proposer des temps de classe en visio.
    Ce temps de classe-colline est inséré dans le KIT-Planning de l'enfant.

Premiers retours des familles et des enfants :

Malgré les difficultés de la situation, souvent anxiogène, les parents se sentent soutenus par les entretiens et le KIT-PLANNING qui leur permet de structurer la semaine avec leur enfant. Plusieurs parents m’envoient des photos ou des vidéos des réalisations de leur enfant, ou me rapportent des moments de partage en famille autour des jeux proposés.

Quelques témoignages :

  • « Mon fils attend « la boite avec le planning et les jeux » comme l’arrivée du père Noel. »
  • « Je fais le planning avec mon enfant, je ne savais pas qu’il était capable de faire tout cela, j’apprends à faire avec lui et ça me fait plaisir de partager cela avec lui. »

Tout ce travail inventif et créatif est le travail de toute une équipe que je remercie ici pour son investissement et engagement auprès des enfants et des familles.

Témoignage de Dorota Chadzynski,
psychomotricienne et psychologue clinicienne/psychothérapeute

Comme la plupart de vous je suis en contact avec les parents des bébés, enfants, ado et adultes autistes et je peux témoigner déjà d’une nécessité pour eux (adultes surtout) d’avoir une régulation extérieure sans laquelle ils s’enferment dans leur routine et ne font pas attention à leur aspect physique, leur nourriture, leur besoins physiologiques...LIRE LA SUITE

Témoignage d’Alexandra Colinet,
psychologue psychanalyste

Je rencontre Nicole depuis ses 5 ans, elle savait déjà lire, son vocabulaire était riche mais très codé. Tout l'enseignement primaire a été difficile car l'écriture fut tardive, mais une collaboration avec les maîtres lui a permis d'acquérir une posture d'élève, soit très remuante, mais compétente...LIRE LA SUITE

Témoignage de Maguy Couet-Lannes

Il s’agit d’une personne autiste dont j’assure le suivi thérapeutique dans mon cabinet. Cet adulte a son appartement où il vit seul. Des membres de sa famille habitent dans les environs. Il travaille dans un établissement spécialisé...LIRE LA SUITE

Un article de Daniel Coum
Être « psy » au temps du confinement familial

Nous faisons aujourd’hui, à grand frais, l’expérience de nos fragilités. Le monde dans lequel nous vivons, pour l’avoir conçu et y avoir placé nos enfants, bute sur un virus, révélateur de notre vulnérabilité de structure. Nous sommes mortels ! Sans doute la surexposition médiatique quotidienne du décompte des victimes contribue-t-elle à alimenter une panique dont on peut espérer qu’elle serve, a minima, à une prise de conscience de l’urgence d’agir pour prévenir les crises à venir...LIRE LA SUITE

Panagiota Korkokiou
psychologue clinicienne, psychothérapeute psychanalytique

Depuis 5 ans j’assure la psychothérapie d’une jeune fille diagnostiquée autiste. Depuis le mois de septembre dernier, elle traverse une phase dans laquelle elle exprime le besoin de maîtriser le cadre thérapeutique. En fait, elle est rentrée un peu prématurément à dans la puberté, ce qui a provoqué une certaine instabilité de son comportement. Elle vient néanmoins régulièrement à ses séances, et elle aime faire des jeux de rôles dans le travail thérapeutique...LIRE LA SUITE

Un cadre de pensée « extra corporelle »
par Armelle Cadoret

Nous avons, comme tous, fermé l’IME dont je suis le médecin responsable le lundi 16 Mars à l’accueil collectif. Grâce à la réactivité de notre direction générale qui nous a demandé de le faire dès le vendredi matin sans attendre les directives de l’ARS, j’ai pu sortir rapidement de mon déni et préparer dans l’urgence le confinement imminent. Il a été violent en une seule journée de faire une réunion collective avec tous les adolescents, voir individuellement ceux qui étaient le plus en souffrance, puis, de recevoir les membres du personnel individuellement pour mesurer leur adhésion à un travail commun à élaborer rapidement...LIRE LA SUITE