Olivier Douville nous a accordé un entretien exclusif à l’occasion de la réédition de son livre De l’adolescence errante. Variation sur les non-lieux de nos modernités.
« De l’adolescence errante. Variation sur les non-lieux de nos modernités » est paru en décembre 2016 aux Éditions des Alentours (Collection « Les Alentours de l’expérience », édition augmentée d’une préface et d’une postface). Un entretien réalisé par Chantal Clouard, avec la collaboration de Dominique Seban-Lefebvre et Pierre-Johan Laffitte.
Paru en 2007, Prix Œdipe 2008, « De l’adolescence errante. Variations sur les non-lieux de nos modernités » était depuis lors introuvable. Près de dix années après cette première parution, l’ouvrage éclaire particulièrement notre actualité sociale et politique, écrit dans un style dense dont il faut également saluer la qualité littéraire.
Olivier Douville est psychanalyste, maître de conférences, membre du laboratoire « Centre de Recherche en Psychanalyse, Médecine et Société de l’Université Paris 7 Denis-Diderot. Il dirige la revue Psychologie Clinique.
Il travaille dans des banlieues parisiennes ainsi qu’en Afrique de l’Ouest et au Congo sur les conditions de prise en charge des enfants et adolescents en errance et/ou victimes des guerres et sur la mise en place de dispositifs d’accueil (Samu Social International).
Il témoigne dans cet ouvrage de son expérience de psychothérapeute, adossé à la psychanalyse et à l’anthropologie, auprès d’adolescents et de jeunes gens confrontés à des situations extrêmes (toxicomanie, conduites sexuelles à risque, violences), le plus souvent en exclusion, ou de ceux qui sont parfois « sans » : sans papier, sans abri, sans demeure psychique. Ces situations alertent vivement, et aujourd’hui plus encore, les politiques d’éducation et de soin.
Si toute adolescence n’est pas d’errance, il reste que tout adolescent a un travail d’errance à effectuer, quitter le lieu de l’enfance, expérimenter son corps, se confronter aux autres. Mais les modalités de la crise adolescente sont dépendantes, nous démontre avec force Olivier Douville, de l’état actuel de notre lien social et de celui de nos réalités urbaines. Il est donc de notre responsabilité d’accompagner ces jeunes gens qui nous posent un défi : « Notre obligation est bien de les aider à tracer un sillon, une orientation de corps et de parole, de leur redonner la gourmandise du contact humain. »
Parmi les autres publications récentes du même auteur, on pourra lire :
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