Douleurs chroniques de l’enfant et l’adolescent: médicalement inexpliquées, mais explicables ?

Les symptômes douloureux chroniques médicalement inexpliqués de l’enfant et de l’adolescent sont encore mal connus, et pourtant, restent une plainte fréquente dont la prévalence varie, en fonction des études, entre 4 à 25% des douleurs chroniques de cette tranche d’âge . Ils sont une cause importante de consommation médicale, plus fréquents chez les filles que chez les garçons, et en augmentation ces dernières années.
Si certains facteurs favorisant ont pu être évoqués, comme un niveau socioéconomique bas, la présence d’anxiété et de dépression, une faible estime de soi chez les enfants, des facteurs de santé mentale et physique chez les parents, les recherches ont surtout porté sur les comorbidités, mais presque jamais sur les processus d’apparition ou de maintien de ces douleurs. Il est donc important d’approfondir la manière dont s’intriquent les différents facteurs: médicaux, physiologiques, le rôle joué par les événements intercurrents et l’environnement, notamment familial, la nature des liens qui unissent l’enfant à sa famille, le fonctionnement psychique et cognitif des enfants et adolescents, afin de dégager les facteurs prédisposants, précipitants, de maintien, et surtout de déterminer des cibles thérapeutiques.
Cette journée, organisée par le réseau REREDOMI – Enfants Adolescents (Réseau de Recherche sur la Douleur Médicalement Inexpliquée de l’Enfant et de l’Adolescent), abordera ces questions tant sur le plan médical, neuroscientifique, psychologique, qu’anthropologique. L’enjeu est de déterminer les processus, les cibles et méthodes thérapeutiques afin de diminuer la détresse des enfants, adolescents et de leur famille, et d’éviter leur errance dans le parcours médical.