Quelques compléments biographiques concernant Lorenz, Ainsworth et Main.
C'est une psychologue canadienne qui va donner à la théorie de l'attachement de Bowlby un prolongement expérimental et une audience scientifique considérable. Peu de situations expérimentales peuvent prétendre avoir joué un tel rôle paradigmatique et exercé une telle influence. Mary Salter Ainsworth naît en 1913, dans un foyer stable mais qu'elle décrira comme émotionnellement troublé. Elle apprend à lire à 3 ans et rentre à 16 ans à l'université de Toronto. C'est là qu'elle apprend de William Blatz la théorie de la sécurité, qui permet à l'enfant d'explorer le monde, et elle en fera le sujet de sa thèse. Elle suit son mari à Londres et y répond à l'annonce de Bowlby à propos d'une recherche sur la séparation. Engagée sur-le-champ, elle admire le travail de Robertson. Elle aide Bowlby à répondre aux attaques sur la théorie de l'attachement et sur les effets de la séparation précoce prolongée.
En 1954, elle part avec son mari en Ouganda, à Kampala, et y commence, sans aucuns moyens, une étude d'observation en milieu naturel de 28 bébés non sevrés, dans les villages alentour. Elle obtient une petite bourse et cherche à préciser les effets de la séparation et du sevrage : la séparation est-elle en elle-même traumatique ou cela dépend-il de la carence relationnelle antérieure? Son observation la convainc de la justesse des thèses de Bowlby sur le caractère primaire de l'attachement. Le livre Infancy in Uganda (publié seulement en 1967) est le premier à proposer un schéma de développement de l'attachement, en cinq phases, et c'est alors qu'elle propose le concept de base de sécurité (Secure Base). Elle rentre aux États-Unis à Baltimore, où Bowlby lui rend visite et se rend compte de l'importance de cette étude en milieu naturel comme support de sa théorie.
À Baltimore, Ainsworth pense à reprendre l'étude ougandaise de façon plus systématique avec 26 familles. Cherchant à comparer les deux populations, elle se souvient d'un article de 1943 de Jean Arsenian (Young Children in an Insecure Situation), à propos d'une situation de jeu libre en présence et en l'absence de la mère. Elle propose alors une situation standardisée en sept épisodes de séparation et de réunion, qui aura le succès que l'on sait, le plus grand sans doute en psychologie du développement.
Élève de Marie Ainsworth, Marie Main développe le Berkeley Adult Attachement en 1982.
Cet outil va être à l’origine du AAI (Adult Attachement Interview).
Elle a soutenu sa thèse de Doctorat en psychologie à la John Hopkins University à Baltimore où elle travaillait avec Marie Ainsworth.
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