Les enveloppements thérapeutiques humides ou secs d'enfants autistes auto-mutilateurs ont donné lieu à des polémiques disproportionnées (la "querelle du packing"), alors que nos intuitions cliniques en devinaient toute la pertinence.
Comme Bernard Golse l'avait dit à l'époque du conflit, une recherche devait être lancée pour en dégager de façon scientifiquement admise la preuve d'une efficacité mesurée. Un PHRC avait donc été proposé et obtenu par notre équipe lilloise dès 2007. Les conditions "extrêmes" dans lesquelles cette recherche a été menée nous ont obligés à en revoir les ambitions, notamment en terme de nombre d'inclusions. Toutefois, une randomisation a porté sur les 44 enfants inclus, entre enveloppements secs versus enveloppements humides. Les résultats que vous allez lire montrent une efficacité égale pour les enveloppements secs et humides, contrairement à ce qui était attendu.
En revanche, l'efficacité de l'ensemble de la cohorte est excellent.
Ces résultats préliminaires devraient permettre d'entreprendre de nouvelles recherches de plus grande ampleur afin de redonner à ces techniques toute la place qu'elles auraient dû conserver pour soulager les enfants de leurs automutilations. La publication de ces résultats dans Plos One (29 Juin 2018), pour laquelle le professeur David Cohen et son équipe nous ont aidés de façon déterminante, doit permettre d'en revenir à une clinique de l'autisme, débarrassée des scories des idéologies "antipsy", et ouvrant enfin sur une articulation "bien tempérée" des savoirs neuroscientifiques et psychopathologiques.
Enfin, je ne saurais oublier ni le courage des enfants autistes et de leurs parents d'avoir su accepter une participation à cet effort de recherche, malgré de très fortes oppositions exercées en leur direction, ni la ténacité et la rigueur de leurs soignants qui, ainsi, ont fait oeuvre humanisante.
Cf. http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0198726
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